Pontederia crassipes Mart., 1823
Classification
Nom scientifique : Pontederia crassipes Mart., 1823
Nom vernaculaire : Jacinthe d'eau
Règne : Plantae
Embranchement :
Classe : Equisetopsida
Ordre : Commelinales
Famille : Pontederiaceae
Genre : Pontederia
Origine : Amérique du Sud
Eléments descriptifs
La jacinthe d’eau est une plante aquatique flottante (enracinée au moment de la floraison) pouvant atteindre 30 à 60 cm de hauteur. Ses feuilles sont rondes à ovales, luisantes, non poilues et épaisses, disposées en rosette et pouvant mesurer jusqu’à 40 cm de long. Elles possèdent un long pétiole (pièce foliaire reliant la tige à la “feuille”) renflé en vessie à la base.
Les tiges, portant à son extrémité un unique épi, se termine par des fleurs bleu violacé à rosâtre, avec une tache jaune sur le pétale supérieur. Cette espèce peut être confondue avec l’hétéranthère des marais Heteranthera limosa qui se distingue notamment par l'absence de pétiole renflé.
Éléments comportementaux et du cycle de vie
La jacinthe d’eau se comporte parfois comme une espèce annuelle dans ses zones d’introduction lorsque les hivers sont trop froids, mais elle pourrait cependant survivre localement à la mauvaise saison grâce à des parties immergées (rhizomes). Cette plante est monoïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et les fleurs femelles sont sur le même pied, celles-ci fleurissant de juin à octobre. Les fleurs de la jacinthe d’eau s’ouvrent dans les deux heures suivant le lever du soleil.
Éléments de répartition géographique
La jacinthe d’eau a été introduite le plus souvent volontairement dans les espaces urbains, les parcs et les jardins pour l’ornement. Cette espèce exotique envahissante très dynamique peut coloniser de grandes surfaces et concurrencer une partie de la flore locale. Elle est naturalisée dans le sud de l’Europe en situation chaude notamment en Corse et en Sardaigne, cependant elle est observée ailleurs sur le littoral méditerranéen sans pour autant arriver à se pérenniser.
Eléments d’écologie et habitat
La jacinthe d’eau affectionne les eaux douces calmes ou à faible débit, les plans d’eau, canaux ou bras morts de rivière. L’espèce peut supporter de fortes variations du niveau d’eau et une large gamme de pH (10 à 4).
Eléments de propagation et dissémination
Même si la jacinthe d’eau se reproduit le plus souvent par reproduction végétative (marcottage), elle peut aussi se reproduire via reproduction sexuée. La pollinisation est notamment réalisée par les abeilles. Chaque plante peut produire jusqu’à 5 000 graines (les fruits pouvant contenir jusqu’à 450 graines), qui peuvent rester viables jusqu'à 20 ans dans le sédiment. Les graines ou les jeunes clones sont ensuite disséminés par l’eau, les animaux ou l’Homme (engins de navigation, entretien des voies fluviales).
Observations
Éléments sur les impacts connus de l’espèce
Cette espèce exotique envahissante forme des peuplements très denses qui empêchent le passage de la lumière et les échanges gazeux avec l'atmosphère, ce qui provoque des changements du milieu (déséquilibre du milieu provoqué par l’augmentation de la concentration en azote, accélération de la sédimentation…). Les tapis de jacinthe d'eau monopolisent la lumière et les nutriments de la colonne d'eau, ce qui empêche la croissance des autres espèces végétales, et parfois même des invertébrés et des poissons. Par ailleurs, la jacinthe d'eau favorise certaines espèces exotiques envahissantes (notamment la tortue de Floride). L’espèce a aussi des impacts sur les activités humaines : elle a tendance à boucher les canaux d’irrigation, à rendre l’eau moins potable, à nuire aux activités de pêche et de navigation…